Ostéopathe Lille : Comprendre la douleur
- Manon Campagne

- 6 janv.
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Mon ostéopathe à Lille intègre la compréhension moderne de la biologie de la douleur.
Grâce à cette approche, j'ai une véritable prise en charge pour retrouver le contrôle, apaiser mes symptômes et revenir à une vie normale et plus sereine.
Cet article est un résumé des enseignements essentiels du livre de référence sur la douleur pour m'aider à mieux comprendre la douleur et agir face à elle. Je peux aussi lire l’ouvrage complet si je souhaite aller plus loin.
Introduction
La douleur est une réponse du cerveau à ce qu’il estime être une situation menaçante.
Comprendre la biologie de la douleur aide à la gérer efficacement car elle réduit son potentiel menaçant.
Sommaire :
Partie I : Expliquer la douleur
Partie I : Expliquer la douleur au patient en simplifiant le monde des neurosciences.
1) La douleur est normale : C’est le dispositif de protection le plus puissant que nous ayons !
Toutes les expériences douloureuses sont une réponse normale à ce que mon cerveau estime être une menace.
Il y a une mémoire de la douleur et donc une acquisition de comportement protecteur.
La construction de l’expérience douloureuse par le cerveau dépend de nombreux signaux sensoriels.
Les pensées, émotions, croyances et comportements sont importants dans la douleur.
Il faut trouver pourquoi le cerveau pense que je suis menacé-e et que j'ai besoin d’être protégé-e.
Si j'ai mal en ce moment, je ne suis pas seul-e. En effet, à tout moment sur la surface de la Terre, environs 20% des gens ont une douleur qui dure depuis plus de trois mois. Cela correspond à 500 000 Parisiens.
L’intensité de la douleur ressentie ne reflète pas la quantité de tissus lésés.
Si il n’y a pas de douleur malgré la présence de tissus lésés, c’est que la situation n’est pas perçue comme menaçante par le cerveau.
La population mondiale consomme plus de 100 milliards de cachets d’aspirine (40 000 tonnes) par an. Si vous les alignez cela représente un aller-retour jusqu’à la lune.
Bon à savoir : Le traitement au niveau cérébral de l’information provenant d’une blessure ou d’une angoisse présente des similitudes.
2) Les signaux d’allumage de la douleur
L’environnement a un rôle crucial dans le déclenchement de la douleur et/ou son intensité : au travail, à la maison (stress, charge mentale, pression sociale) .. mais également l’entourage : plus ou moins bienveillant.
3) Le corps virtuel
Le cerveau contient un corps virtuel qui me permet de savoir où se situe mon corps réel dans l’espace.
Lors de l’amputation d’un membre, celui-ci est toujours représenté dans le corps virtuel. Des douleurs du membre fantôme sont alors possibles.
Les études d’imagerie montrent qu’il y a des changement au niveau du cerveau dans toute situation de douleur chronique et fantôme. Ces altérations entrainent des changements dans le corps virtuel.
4) La douleur selon l’âge, le genre et la culture
Âge : il n’a pas d’impact sur le ressenti de la douleur.
Genre : Les différences dans la douleur sont généralement provoquées par des rôles sociaux différents et non par une biologie différente.
Culture : De nombreuses études signalent des différences dans les seuils et dans les réponses à la douleur chez des personnes de cultures différentes.
5) Mon sytème d’alarme : un véritable détecteur de danger
Mon système sensoriel détecte toutes les modifications du corps et en informe le cerveau. Ce système détecte le danger, son degré d’importance et sa nature.
Ce système d’alarme peut-être défaillant à cause de pathologies (comme le diabète), de traumatismes (coup du lapin) ou de naissance (rare).
Le système d’alarme dispose de systèmes d’appoint : les sens et la capacité d’anticipation en utilisant mes souvenirs et ma capacité de raisonnement.
6) les messages d’alarme
Les capteurs de danger des neurones sont dispersés partout dans mon corps.
Quand le niveau d’excitation à l’intérieur d’un neurone atteint le niveau critique, un message est envoyé à la moelle épinière.
Quand un message de danger atteint la moelle épinière, il provoque la libération de substances chimiques excitatrices dans la synapse.
Les capteurs dans les neurones messagers de danger sont activés par ces substances chimiques excitatrices. Et quand le niveau d’excitation du neurone messager de danger atteint un niveau critique, un message de danger est envoyé vers le cerveau.
Le message est traité dans tout le cerveau. Et si le cerveau conclut que je suis en danger et que je dois agir, il produira de la douleur.
Le cerveau active plusieurs systèmes (nerveux, moteur, endocrinien, immunitaire) qui travaillent ensemble pour me sortir du pétrin.
Ce qu’on appelle la nociception correspond à la réception du danger qui n’aboutit pas forcément à une douleur car elle n’est ni nécessaire, ni suffisante pour provoquer une douleur.
Partie II : Comprendre votre situation et avoir moins peur de la douleur.
En comprenant ce qui se passe réellement en moi, je peux réduire la menace.
1) les tissus impliqués :
a) Les disques intervertébraux :
Beaucoup de capteurs de danger car sont dans la zone de la moelle épinière.
b) La peau :
Première interface de contact physique avec le monde extérieur, elle renferme de nombreux capteurs de danger
Elle reflète l’état du système nerveux
Le mouvement et le toucher sont de bons moyens de réactualiser mon corps virtuel et réel.
c) Les os et articulations :
Richement dotés de capteurs de danger.
Périoste : système de protection supplémentaire de l’os.
Membrane synoviale est riche en capteurs de danger qui peuvent de dérégler en cas de blessure ou de pathologie inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde.
Les articulations aiment le mouvement (répartit le liquide synovial) et la compression régulière (pompage).
Lorsqu’une altération est lente comme dans l’arthrose, le cerveau conclura probablement qu’il n’y a pas de danger. Alors qu’un changement brutal comme dans une fracture, luxation ou entorse est presque toujours douloureux.
d) Les nerfs périphériques :
Ils relient le cerveau et la moelle épinière à mes tissus et donc au monde extérieur. Ils sont constitués de 50% de neurones qui peuvent constituer une source directe de message de danger et contribuer à la douleur et de 50% de ligaments qui contiennent des capteurs de danger comme tous les autres ligaments.
Les différents états de stress peuvent contribuer à la sensibilité du nerf.
Les nerfs aiment la liberté de mouvement (ils coulissent).
Ils changent d’aspect avec l’âge (comme les articulations) ce qui n’est pas forcément douloureux (comme l’arthrose). Rappelle-toi les changements lents ne sont pas perçus comme dangereux par le cerveau.
e) Le ganglion rachidien :
C’est le mini cerveau du nerf périphérique, il contient le noyau des neurones.
C’est le premier endroit où les messages issus de mes tissus peuvent subir certaines modulations ou évaluations.
Tout ce qui affecte le ganglion peut avoir des répercussions importantes sur l’ensemble du nerf périphérique, y compris des changements dans la transmission et la fabrication des capteurs. Le ganglion est très sensible et fluctuant. Particulièrement à l’écoute de tout ce qui se trouve dans le sang (ex : adrénaline si stress) intégré dans la logique du traitement vasculaire ostéopathique (TVO).
2) Fonctionnement
Une lésion tissulaire provoque une inflammation, ce qui active directement les capteurs de danger et rend les neurones plus sensibles.
L'inflammation favorise à court terme la cicatrisation.
La cicatrisation tissulaire dépend de l'apport sanguin (intégré dans la logique du TVO : traitement vasculaire ostéopathique ) et des besoins des tissus concernés, tous les tissus peuvent cicatriser.
Les nerfs périphériques et le ganglion peuvent exciter les récepteurs de danger. Généralement, la douleur amorcée par des messages de danger issus des nerfs ou ganglions présente un tableau clinique particulier.
Partie III : Aider les personnes douloureuses et ceux qui les entourent à prendre de meilleures décisions sur la façon de gérer et traiter la douleur.
1) Les alarmes défectueuses du système nerveux central
Rappel : la douleur est presque toujours en lien avec quelque chose ayant lieux dans les tissus (inflammation, cicatrisation lente, tissus en mauvaise condition ou peu sollicités). Si quelque chose se passe au niveau des tissus ou nerfs périphériques, il y aura des répercussions sur le système entier. Souviens-toi, c'est le cerveau qui décide si oui ou non je dois ressentir une douleur. Et toute douleur est réelle !
Une compréhension profonde de la douleur permet une meilleure stratégie d'adaptation :
Quand la douleur persiste, le système détecteur de danger devient plus sensible. Dans cet état de sensibilité, le cerveau est nourri d'informations qui ne reflètent plus l'état de santé réel des tissus. Le cerveau est informé qu'il y a un danger plus important au niveau des tissus qu'il y en a en réalité.
Le neurone messager de danger devient plus excitable et fabrique plus de capteurs sensibles aux substances chimiques excitatrices.
Le cerveau commence à activer des neurones qui libèrent des substances chimiques excitatrices au niveau de la corne dorsale de la moelle épinière.
Les systèmes de réponse (système nerveux sympathique : adrénaline, système endocrinien : cortisol, immunitaire : cytokines) sont de plus en plus impliqués et commencent à alimenter le problème (surtout en cas de stress psychologique) . La douleur devient chronique.
Les pensées et les croyances ("ça fait mal si j'y pense", l'angoisse de ne pas trouver l'origine et la solution à la douleur. De plus, le cerveau copie sur les autres autour de moi : si quelqu'un grimace de douleur j'ai mal.) sont de plus en plus impliquées et commencent à alimenter le problème. La douleur devient chronique.
Le cerveau s'adapte alors pour devenir plus performant dans la production de neurotag de douleur (la "mélodie de la douleur"). La douleur devient l'information principale véhiculée par le cerveau et commence à monopoliser chaque aspect de ma vie : travail, vie de famille, amitié, loisirs, pensées, sports, émotions, spiritualité et croyances.
Des système de protection se mettent en marche comme le système nerveux sympathique (qui me rend plus vigilent-e), le système nerveux endocrinien (qui transporte l'énergie aux muscle et accélère la digestion) et le système moteur (les muscles longs tels que les ischio-jambiers sont "mis en route" et prêt à marcher). Ces systèmes peuvent donner un retour d'informations qui perpétue la "mélodie de la douleur".
les capteurs de danger dans les tissus contribuent de moins en moins au message de danger qui arrive au cerveau.
2) Les symptômes courants d'un système d'alarme sensibilisé (quand le cerveau continue d'envoyer l'information de douleur)
a) Evolution de la douleur
la douleur persiste
la douleur l'étale
la douleur s'aggrave
de nombreux mouvements (même minimes) font mal, parfois imaginer un mouvement provoque la douleur
la douleur devient moins prévisible (aléatoire) ou avec un temps de latence entre l'activité qui aurait pu provoquer la douleur et le moment ou j'ai mal.
la douleur est plus liée à mes pensées et mes sentiments (mon état de santé, mon état émotionnel)
la douleur peut-être liée à d'autres menaces passées, présentes ou anticipées
b) Les affirmations courantes d'un système nerveux sensibilisé
"Ça se déclenche quand j'y pense."
"Regarder quelqu'un bouger me fait mal."
"Ç a démarré de façon tellement ordinaire, et maintenant ça se diffuse."
"C'est pire le Lundi."
"Maintenant il y a une douleur en "miroir" de l'autre côté de mon corps."
"La douleur n'en fait qu'à sa tête."
"J'ai eu plein de diagnostics différents - J'ai eu tout ce que vous pouvez imaginez."
"Le traitement ne me fournit qu'un soulagement temporaire."
"C'est pire quand je suis anxieux ou déprimé."
"La douleur se balade dans mon corps."
"Personne ne semble me croire."
"J'en ai marre de prendre des cachets qui n'aident pas."
Dans ce type de présentation clinique (voire évolution de la douleur et affirmations courantes ci-dessus), il est fort probable que le processus sous-jacent à l'expérience douloureuse ne soit pas au niveau des tissus (ou non l'origine principale). Ces processus se localisent davantage au niveau du système nerveux et du cerveau (surtout en cas de stress psychologique).
c) Les diagnostics proposés

Partie IV : Présenter les modèles de prise en charge de la douleur et proposer les principes essentiels du traitement pour maîtriser la douleur et retrouver une vie normale.
1) Le choix du thérapeute
"Les bons cliniciens possèdent de nombreuses qualités. Ils sont compatissants, enthousiastes et documentés. Ils sont curieux et ouverts aux idées nouvelles"
Les professionnels de santé m'aident à maîtriser ma situation mais je (le patient) dois garder la main sur mon parcours de soin. Ma douleur m'appartient à moi et à personne d'autre. C'est moi qui suis le/la plus à même de la gérer et de m'en débarrasser.
Ni en faveur ni contre aucune type de praticien, voici quelques suggestions pour faire des choix éclairés :
1. Les personnes présentant des états douloureux persistants nécessiteront un examen médical.
2. Toute aide prescrite doit avoir du sens pour moi et participe à ma compréhension du problème.
3. J'obtiens une réponse satisfaisante à TOUTES mes questions.
4. J'évite la dépendance totale envers un professionnel de santé, quel qu'il soit. Je dois garder le contrôle.
5. J'ai toujours des objectifs bien compris, à la fois par moi-même et par le professionnel de santé. Ceux-ci peuvent être des objectifs physiques, sociaux et professionnels mesurables.
Les professionnels de santé peuvent me fournir des pistes pour comprendre la douleur, identifier les menaces qui y contribuent, qui la déclenchent ou qui l'entretiennent dans mon cas, ainsi que pour m'aider à me projeter vers la récupération. Ils peuvent aussi m'aider à comprendre certains conseils qui me sont donnés.
2) Réfléchir comme un professionnel de santé moderne
Les processus qui déclenchent la douleur se déroulent au niveau cérébral.
Ainsi, les pensées, les idées, les peurs, les connaissances et les émotions sont vues comme des impulsions nerveuses avec des conséquences électrochimiques dans le cerveau, de la même façon que les informations issues des tissus lésés ont des conséquences électrochimiques.
La douleur est une dispositif de protection qui prend en considération tout ce qui pourrait me menacer. Les pensées, les idées, les peurs, les connaissances et les émotions peuvent contribuer à entretenir la mélodie de la douleur.

3) La peur de la douleur
La douleur est effrayante, surtout quand je ne sais pas ce qui la provoque. Certains considèrent que la peur de la douleur est plus invalidante que la douleur elle-même. Certaines personnes douloureuses ont l'impression d'être pris dans un engrenage infernal où les choses ne font qu'empirer et dont on arrive jamais à sortir. Bonne nouvelle, je peux m'en dégager !
J'aurais besoin :
de courage et de compréhension pour comprendre pourquoi la douleur est arrivée
de patience, le chemin peut-être long
de dosage et de connaissances : les connaissances vont diminuer la peur d'aggraver la blessure ou de ralentir la guérison et amener au bon dosage. Exemple de la tendinite : Avant le repos était préconisé, grâce aux nouvelles connaissances scientifiques, il est aujourd'hui préconisait d'avoir une activité physique avec un dosage adapté.
4) Les stratégies d'adaptation face à la douleur
Objectif : Réduire le potentiel menaçant des différents signaux perçus, ce qui modifiera les sentiments et pensées déclenchés par ces signaux, et par conséquent les effets biologiques associés.
Ce peut-être des stratégies d'adaptation physiques ou psychologiques. Elles sont classées en 2 grandes catégories PASSIVES ou ACTIVES. Les stratégies actives sont plus efficaces que les stratégies passives s'agissant de la douleur, mais aussi concernant d'autres problématiques de santé.

Il suffirait d'en parler pour soulager ma douleur ? Les groupes de soutien et de discussion ne suffisent pas. J'ai besoin d'en parler avec des personnes qui comprennent réellement la biologie de la douleur.
Les programmes éducatifs qui mettent l'accent sur les stratégies d'adaptation :
Stage de pleine conscience
Thérapie d'acceptation et d'engagement
Thérapie cognitivo-comportementale
Entraînement aux compétences d'adaptation
Je n'oublie pas que tant que je n'ai pas vraiment compris ma douleur, mettre en place des stratégies d'adaptation actives n'aura probablement aucun sens pour moi. Il peut être nécessaire da faire un travail sur moi au niveau psychologique, émotionnel ..
5) Évolution de la douleur avec le temps
Il existe 2 relations face à la douleur : l'éviter ou la surpasser qui mènent toutes les 2 à une baisse du niveau de l'activité douloureuse.

6) Résumé :
Les modèles de prise en charge de la douleur intègrent les dernières connaissances scientifiques et ne se concentrent pas seulement sur les tissus.
Ces modèles reconnaissent l'importance, dans un état douloureux chronique, de la sensibilité du système d'alarme, des peurs, des attitudes et des croyances.
La façon dont je comprends ma douleur et comment je m'adapte face à elle, a un effet sur ma douleur ainsi que sur ma vie.
De nombreuses personnes ayant des douleurs persistantes abordent la douleur soit en "l'évitant", soit en "essayant de la surpasser" (mode en "dents de scie"). Ben que compréhensibles, ces approches ne sont pas bénéfiques et mènent à des restrictions dramatiques de leur activités et du sens que ces personnes donnent à leur vie.
Partie V : Les 3 outils proposés pour soulager la douleur chronique
Objectif : Ré-entraînement cérébral
Outil n°1) Éducation et compréhension
C'est la première étape de la prise en charge : Comprendre la douleur afin de ne plus la craindre mène à la récupération. Je lis ou relis l'article si besoin, j'achète le livre ou je prends rendez-vous avec un professionnel de santé initié.
Exercice pratique :
Disons que je suis simplement assis-e et je ressens une douleur. Je pense à ce que je connais de la douleur. Je pense à ce qui pourrait avoir activé les systèmes d'alarme. Je réfléchis aux signaux qui pourrait avoir amorcé l'allumage des noeuds de douleur dans mon cerveau. Pourquoi l'orchestre a-t-il entamé la mélodie de la douleur alors même que je n'ai pas touché au tissus ? Pourquoi justement maintenant, et pas plus tard ? J'apprends à connaître ma douleur et, bien sûr, je ne panique pas. J'utilise ce que j'ai appris pour répondre à ces questions.
Outil n° 2) Dosage et exposition graduelle : je dois être patient-e et persévérant-e
Le mouvement est essentiel à la santé de tous les systèmes et processus corporels. Le mouvement, c'est la vie : il permet d'augmenter les capacités physiques, réduit la douleur et améliore la qualité de vie. Exercice pratique :
Je décide ce que je veux faire le plus souvent. Je choisis UNE activité que j'ai envie ou besoin de faire plus souvent (lire, marcher, travailler, jouer avec mes enfants, conduire, dormir..).
Je trouve le niveau de référence. C'est la quantité d'activité que je peux faire, tout en sachant que la douleur ne flambera pas. Exemple : Puis-je marcher 10 minutes sans poussée ? Non. Puis-je marcher 5 minutes à plat ? Non; Puis-je marcher 3 minutes à plat ? Oui. Ici, mon niveau de référence est alors de 3 minutes.
Je planifie ma progression. Si l'on prends l'exemple ci dessus, je pourrais planifier de marcher légèrement plus chaque jour pendant la semaine à venir : 3'30, 4', 4'30, 5' .. Je suis patient-e.
J'évite les crises et je ne panique pas si il y en a. Mon système d'alarme est tellement sensible, qu'il est très difficile de totalement éviter les poussées. Je n'abandonne pas : je suis persévérant-e.
C'est une histoire de mode de vie. Je recherche les "activités joyeuses" pour leurs effets physiologiques positifs sur mon système d'alarme et sur les noeuds d'allumage de la douleur. Je choisis des activités divertissantes, avec des gens drôles, sur ma musique préférée .. Puis quand je me sentirais plus confiant-e, je commence des activités qui me font peur, idéalement en étant accompagné-e.
Outil n° 3) Accéder au corps virtuel : Être astucieux-se et rester sous le radar de la douleur
Le corps virtuel au niveau cérébral peut être entraîné comme le corps réel.
Certains mouvements visent à stimuler des zones cérébrales qui sont habituellement activées lors d'une expérience douloureuse.
Rappel : le contexte est important dans l'expérience douloureuse. Des modifications de contextes peuvent aussi être utilisées dans le ré-entraînement. Par exemple, je peux exécuter un mouvement dans une position différente ou un environnement différent de l'ordinaire. Je peux aussi regarder ou non la partie corporelle en mouvement. Une fois que vous aurez saisi l'idée, vous serez capable d'inventer à l'infini des exercices pour votre corps virtuel, en particulier ceux répondant à vos besoins.
Voici quelques pistes à investiguer.
Exemple : Je veux réapprendre à me pencher en avant.
Je m'imagine en train de faire le mouvement ou je regarde quelqu'un exécuter ce mouvement.
Je modifie les influences gravitationnelles. Par exemple, la configuration est la même que je sois debout penché-e en avant jambes tendues ou assis-e par terre les jambes tendues ou allongé-e sur le dos les jambes tendues en l'air. Si je suis allongé-e, je peux essayer différentes surfaces (sol dur et froid, tapis chaud et plus mou). Je peux modifier la cambrure de mon dos. Je peux aussi me pencher en avant sur une chaise. Je peux exécuter des mouvements dans l'eau. Le sentiment de sécurité est plus grand quand je me penche en avant avec un appui contre un mur plutôt que lorsque je le fais sans appui. Je teste ! Modifier l'impact de la gravité modifie aussi le degré de sécurité associé au mouvement.
Je varie les entrées visuelles : en fermant les yeux ou en me regardant dans un miroir pendant que je fais le mouvement.
Je change de lieux : à la maison, au travail, à la piscine, sur le lieu de sa blessure ..
Je fais le mouvements dans différents états émotionnels.
J'ajoute des distractions : j'évite de focaliser sur la douleur.
Je planifie des activités dans mon quotidien qui nécessitent de réaliser le mouvement, ici, courber le dos comme lorsque je m'allonge pour m'endormir, que je mets mes chaussures, que je ramasse quelque chose au sol ou que je parle à des enfants.
Je décompose le mouvement.
Je suis capable de construire des exercices virtuels pour n'importe quelle partie du corps. Je trouve des manières de bouger et d'utiliser la partie douloureuse de mon corps sans déclencher la douleur.
Résumé :
L'éducation et la compréhension de ma douleur me sont essentielles pour la maîtriser et retrouver une vie normale.
Un point clé est de comprendre d'une part pourquoi mes maux ne me feront pas de mal (mes douleurs ne provoquent pas de dommage), et d'autre part, le fait que mon système nerveux utilise maintenant la douleur pour me protéger à tout prix, et non pas pour m'informer d'un dommage.
En étant patient-e et persévérant-e, je peux utiliser des activités adaptées pour graduellement augmenter mes occupations et implications dans la vie.
Je recherche délibérément des activités qui produisent des substances chimiques qui réduisent le danger.
Je peux rapidement apprendre à entraîner mon corps virtuel, ainsi que mon corps réel.
En restant maître de ma situation, puis en planifiant mon retour à une vie normale, j'y arriverais. Les recherches montrent que c'est possible.
Conclusion
Je ressentirais de la douleur lorsqu'il y aura « plus de preuves crédibles de danger pour mon corps que de preuves crédibles de sécurité » : c'est ma « formule personnelle de la douleur ». Presque tout peut fournir une preuve crédible de danger. On appelle cela le « DIM » (Danger In Me) : le diagnostic que j'ai reçu, mes paroles, mes radiographies ou scanners, les processus biologiques qui se produisent dans mon corps, et même les personnes que je rencontre et les lieux que je fréquente. Mais je peux contrer le DIM en trouvant la « SIM » (Sécurité In Me) : ce sont les choses qui me font me sentir plus fort-e, mieux, en meilleure santé et plus confiant-e.



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